mercredi 2 mai 2012

Mes fils, ces prétentieux ?

« C’est P'tit frère et moi sur la photo, on est trop mignons !» s’est exclamé Grand Doux alors qu’il regardait des photos de vacances. Lorsque j’ai rapporté l’anecdote, on m’a dit « mais il a les chevilles qui enflent celui là ! »
Quelques jours plus tard,  je remarque que Minidoux parvient déjà à empiler quelques formes de son escargot Fisher Price (merci encore Miss Brownie). « Regarde comme il est intelligent !» ai-je dit à mon cher et tendre, qui m’a rétorqué « Arrête de dire ça devant lui, il va prendre la grosse tête» (à 13 mois, Minidoux a pourtant encore un peu de marge, non ?)
Pourquoi ce serait mal de trouver ses enfants merveilleux ? Pourquoi couper court à toute manifestation d’admiration, censurer toute autosatisfaction ?
On nous a élevés dans l’idée que pour aider à progresser, il fallait montrer aux enfants ce qui n’allait pas chez eux, et taire leurs qualités pour leur apprendre la modestie… Personnellement, ce n’est pas comme cela que je souhaite élever mes Doux. Il m’arrive fréquemment de leur dire que je les trouve beaux, gentils et intelligents. Ce sont des adjectifs qui peuvent paraître « neuneu », mais je le pense et j’assume. Autant que je peux, je leur fais aussi des compliments en m’inspirant de ce que préconisent Adele Faber et Elaine Mazlish, pour les aider à prendre conscience de leurs capacités.

Pour autant, je n’ai pas l’impression que Grand doux ait la grosse tête : jamais je ne l’ai entendu se moquer ou critiquer un camarade. On doit également souvent lui faire remarquer ses réussites pour qu’il en prenne conscience. Les Doux, avec leurs cheveux blonds, leurs yeux bruns rieurs et leurs sourires engageants,  se font remarquer dès qu’ils sortent dans la rue. Pour autant, s’ils ont peut être conscience qu’ils sont « mignons », je doute fort qu’ils en tirent une gloire particulière.
Plus j’avance dans la vie plus je comprends combien avoir une bonne image de soi est important… A résultats égaux, un enfant qui se trouve nul optera pour une orientation moins prestigieuse que celui qui se trouve brillant. Et je ne parle même pas des conséquences de l’image de soi dans son comportement professionnel et privé.  Malheureusement, à l’école comme dans la société prévaut trop souvent la «culture du t’es nul». De l’élève on ne voit que les manques, pour ensuite s’étonner de son manque de motivation.  Et je ne parle pas non plus des jugements portés dans le monde du travail, sous couvert de recherche d’efficacité.
Mon boulot de maman,  c’est donc de rétablir l’équilibre. Bien sûr, il ne s’agit pas de seriner aux Doux toute la journée à quel point ils sont merveilleux et exceptionnels, mais juste de les aider à croire en eux.  Entre être insupportable de prétention et manquer de confiance en soi, il doit bien y avoir un juste milieu, celui du respect de soi et des autres. Et puis, peut-être que des enfants ayant grandi dans cette ambiance seront peut-être plus portés à voir les qualités des autres, et ce serait quand même un sacré progrès !


7 commentaires:

  1. Absolument d'ac, et en travail d'estime de soi ici aussi! J'adhère, j'adore!! =)

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  2. Comme tu le dis l'essentiel est de rétablir l'équilibre, de savoir les féliciter du positif mais aussi leur indiquer ce qui ne va pas.
    Je pense qu'effectivement c'est bon d'être félicité et encouragé pour la construction de l'estime de soi.

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    1. L'estime de soi c'est un sacré chantier, quand on voit comme elle peut être malmenée à l'extérieur. Je suis prudente pour indiquer ce qui ne va pas car mon fils est trés sensible, je ne fais des remarques que si quelque chose me gêne personnellement et j'essaie de faire les choses en douceur... Mais ça reste tout un art, que je suis loin de maîtriser parfaitement !

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  3. Kikou,

    Ma nièce a eu sa période "Aude, la staaaaar !" et tout ça en se dandinant, mais sinon elle va très bien et est très équilibrée ! :)

    Personnellement, j'ai un peu souffert des "T'es pas assez ci..., t'es pas assez ça...", et au jour d'aujourd'hui je ne suis jamais totalement contente de ce que je fais (sauf de ma fille, of course !).

    Alors je dis oui aux compliments, je dis oui aux rééquilibrages !

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    1. Moi aussi, j'ai du mal à être satisfaite de ce que je fais, mais je me soigne ;)

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